Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/493

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

salles sans autels, sans ornements, sans autres indices de leur destination que la chaire creusée dans le tuf où s’asseyait le maître, et le banc réservé aux disciples. L’enseignement chrétien sort de son obscurité, quand les leçons de Pantaenus, de Clément d’Alexandrie, d’Origène, émeuvent tout l’Orient, et consacrent l’alliance de la doctrine sacrée avec les lettres profanes. L’Italie suivit de loin cet exemple ; et si Cassiodore n’y réussit pas à fonder, de concert avec le pape Agapet, un enseignement théologique rival d’Alexandrie, on y avait pourvu aux premières études du clergé, lorsqu’en 529 le concile de Vaison s’exprimait en ces termes : « Il a a paru bon que, selon la coutume salutaire observée chez les Italiens, les prêtres qui occupent des paroisses reçoivent dans leurs maisons de jeunes lecteurs, et, les élevant comme de bons pères, leur apprennent à étudier les psaumes, à s’attacher aux livres saints, à connaître la loi de Dieu, afin de se préparer ainsi de dignes successeurs, .et par là démériter les récompenses éternelles. » Voilà de courtes paroles, et qui promettent peu : il n’y n’eut jamais de plus fécondes. Le canon de Vaison, reproduit, commenté par le concile de Tours, en 567, par ceux de Tolède, en 624, de Clif, de Liège, et par le concile général de Constantinople en 680, devait fonder l’éducation publique du moyen âge[1].

  1. Les savantes recherches du père Marchi et les fouilles qu’il