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Toutefois saint Colomban et ses compatriotes n’avaient pas reçu la mission d’achever seuls l’éducation des barbares : nous connaissons déjà le peuple qui leur donna d’abord des disciples, et plus tard des rivaux.

Les lettres chez les Anglo-Saxons.-Ecole de Cantorbéry.

Les Anglo-Saxons s’étaient instruits à trois écoles l’Italie, la Gaule et l’Irlande. Vers 656, le roi Sigebert d’Estanglie revenait des Gaules, où il avait cherché un asile contre la haine de son frère Redwald. Rentré en possession du royaume paternel, il y voulut introduire, premièrement le christianisme, et, en second lieu, des écoles à l’exemple de celles qu’il avait admirées chez les Francs. L’archevêque de Cantorbéry, Félix, le soutint dans ce pieux dessein, et lui donna des maîtres selon l’usage en vigueur au pays de Kent. Ainsi, le pays de Kent, évangélisé par des Romains, avait déjà reçu d’eux le bienfait de l’enseignement public, qu’un autre envoyé de Rome devait étendre à toute l’Angleterre. En 668, un Grec de Tarse en Cilicie, nommé Théodore, versé dans les lettres sacrées et profanes, venait d’être élevé par le pape Vitalien au siège de Cantorbéry. Il arriva d’Italie, accompagné du moine Adrien, dont on vantait le savoir. Il parcourut les sept royaumes anglo-saxons, faisant reconnaître son autorité métropolitaine, rétablissant la discipline, et gagnant tous les esprits par l’éloquence de ses discours. Puis, ayant rassemblé dans sa ville archiépiscopale un grand nombre de