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L’enseignement des Anglo-Saxons hors de chez eux. Fulde.

L’enseignement de Bède ne mourut pas avec lui. Ce maître judicieux convenait, à un peuple doué surtout du sens pratique. Il fut pour l’Angleterre ce qu’avaient été pour l’Italie et l’Espagne Cassiodore et Isidore de Séville ; il recueillit avec discernement l’héritage de la science, et le transmit avec autorité. Ses leçons devaient exercer un prosélytisme facile, non-seulement dans l’Église, qui le rangea parmi ses docteurs, mais dans la société laïque, lorsque les fils des nobles partageaient les études des clercs, lorsque les rois n’arrivaient au trône qu’après avoir sué sang et eau, comme les moines, dans les arides chemins du Trivium et du Quadrivium. Aldhelm avait dédié sa métrique au roi de Northumberland. En lui rappelant les longues années où tous deux étudiaient ensemble sous la conduite du même évoque, il lui faisait un devoir de lire d’un bout à l’autre ce volumineux traité de versification latine, déclarant qu’ayant pris la peine de pétrir le pain, il trouverait mauvais que


    suivante : PPP. SSS. RRR. FFF. ; et un Romain lui ayant demandé: « Que regardes-tu là, bœuf d’Angleterre ? Je lis, répondit-il, ce qui suit : «  Pator patrie perditus. Sapientia secum sublata. Ruet regnum Romae. Ferro, flamma, fame. Cf. Wright, Biographia, p. 270. Nous avons cite plus haut les textes de Bède qui. font allusion au faux Horace et au faux Virgile. Tous ces écrits grammaticaux prouvent qu’il étudia le grec. M. Renan, dans un mémoire encore inédit, mais couronne par l’Académie des inscriptions, a parfaitement prouvé que l’étude du grec se perpétua chez les Anglo-Saxons longtemps après Théodore et Adrien. La lettre de Cuthbert sur la mort de Bède est imprimée à la suite des œuvres de ce dernier.