Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/588

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saire de faire écrire un psautier ou un missel, qu’on y emploie des hommes faits, et qu’ils y mettent toute leur application. » L’Eglise de France se rend enfin à des sollicitations si justes ; et le concile de Châlons, en 813, rappelant les ordres du seigneur empereur, décrète que les évêques établiront des écoles, où l’enseignement des lettres sera donné en même temps que l’interprétation de l’Écriture sainte. Ces règlements souvent désobéis, toujours rappelés, restaurèrent les écoles déchues, en suscitèrent de nouvelles, et en formèrent comme un réseau lumineux qui, avant la fin du neuvième siècle, couvrait la France, la Lombardie, la Germanie, jusqu’au bord du Weser. Pendant que les chaires des monastères et des églises épiscopales réunissaient la jeunesse lettrée, et l’initiaient aux sept arts, les canons avaient fondé l’enseignement primaire ; ils l’avaient fondé universel et gratuit, en exigeant que le prêtre de chaque paroisse apprît à lire aux petits enfants sans distinction de naissance, et sans autre rétribution que cette promesse des livres saints : « Ceux qui auront instruit leurs frères brilleront comme des étoiles dans l’éternité[1]. »

  1. Pertz, p. 65 : « Et non solum servilis conditionis infantes, sed etiam ingenuorum filios adgregent, sibique socient et ut scholae legentium puerorum fiant. » etc. Concilium Cabilonense, ann. 813 : « Episcopi scholas constituant, in quibus et litterariae solertia disciplinae, et sacra Scripturae documenta discantur. » Cf. Concilium Parisiense, VI,. ann. 829 ; Concilium Aquisgra-