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CHAPITRE III.
LES FRANCS


Jugements

des

historiens

sur la

conversion

des Francs.

I. Nous nous sommes arrêtés à la conversion des Francs comme au terme où tes invasions viennent aboutir, et laissent enfin apercevoir le dessein qu’elles accomplissent. Toutefois, les historiens ont diversement jugé ce grand événement. Les écrivains français ont souvent déploré l’inefficacité du baptême de Clovis, la condescendance de l’Église pour ses farouches néophytes, et l’impatience du clergé gaulois, si pressé de secouer le joug des Bourguignons et des Visigoths en faveur de ces nouveaux venus, qui n’avaient du catholicisme que le nom. On n’aime pas à voir les saints, les évêques, les moines, hanter le palais de ces Mérovingiens tout couverts de crimes, et Grégoire de Tours leur prodiguer les louanges que l’Écriture sainte réserve aux bons rois. Les Allemands vont plus loin ils accusent le christianisme et la civilisation même d’avoir gâté ce noble peuple des Francs, le plus pur du sang germanique ; de l’avoir initié à toute