Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/104

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elles se sont offertes tour à tour à cette foule pour lui servir de guides, et ont essayé de s’en faire un cortège magnifique, en lui faisant un échange de magnifiques promesses. La première de ces écoles qui ont tenté de rallier autour d’elles la société moderne est celle des Encyclopédistes. Ces hardis penseurs avaient pris le phénomène de la sensation pour fondement de leur système ; ils n’accordaient de valeur qu’aux notions acquises par l’intervention des organes. Ils devaient dès lors considérer le monde moral comme une région chimérique où l’homme s’était égaré, durant dix-huit siècles, sous la conduite du christianisme. Il fallait donc que l’homme retournât sur ses pas pour entrer dans la voie véritable et cette voie, c’était le développement progressif des facultés et la multiplication proportionnelle des jouissances, la réhabilitation des penchants physiques, et l’exploitation du globe à leur profit, et, dans une lointaine perspective, la prolongation peut-être indéfinie de la vie terrestre. Toutefois, un jour, la société se sentant honteuse d’écouter cette école, une autre a pris sa place. Plus calme et plus savante, celle-ci s est réconciliée avec le passé. Parmi les débris des doctrines antiques, elle est allée glaner de quoi donner une pâture aux intelligences modernes ; elle a cherché, dans une combinaison meilleure, des lois diverses qui ont gouverné les siècles écoulés, la loi qui devra régner sur les siècles futurs: des pages