Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/122

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ticulièrement des êtres libres, aimants et responsables comme lui, et le résultat est la vie sociale ; par sa puissance enfin, l’homme, qui a perçu les rapports au moyen desquels les créatures sont coordonnées à leur fin, et l’harmonie, qui en fait la beauté, ambitionne de reproduire ces rapports et cette harmonie et le résultat, c’est l’art.

De même donc que la vérité, la bonté et la beauté dans le monde sont le reflet des perfections de Dieu ainsi, pour l’homme, la foi, l’espérance et la charité dominent les trois facultés d’intelligence, de puissance et d’amour, et président à leur action dans la science, dans l’art et dans la vie sociale.

Voici donc devant nous un imposant spectacle la Religion parcourant toutes les sphères de l’activité humaine pour y faire jaillir du chaos la fécondité, l’ordre et la vie. Nous n’essayerons pas de comprendre toute l’étendue de cette opération merveilleuse, ni d’en décrire les innombrables effets.

Nous nous contenterons d’en signaler les traits principaux, et de suivre de loin, dans chacune de ces sphères, le sillage brillant qui annonce que l’envoyée du Ciel a passé par là.

Premièrement, quelle peut être, sur les progrès de la science, l’influence bienfaisante de la foi ? Comme l’aigle enlève son aiglon dans les airs pour lui apprendre à fixer des yeux le soleil, et de même