Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/135

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nité ; Dieu même a combiné avec une sagesse infinie les principes qui la composent ; et toutes les âmes qui peuvent se mouvoir librement dans les diverses régions de la science, ou de l’art, ou de la vie sociale, se meuvent et vivent dans cette atmosphère : est-il donc étonnant qu’elles périssent si elles veulent s’en échapper ? Et si elles trouvent mauvais que le Créateur leur ait fixé des bornes, qu’il ait imposé des conditions à leur existence morale, elles sont dans le délire, elles se plaignent de ce que Dieu ne les a pas faites des Dieux comme lui.

Après avoir envisagé le Christianisme sous un point de vue purement spéculatif, après avoir reconnu à priori' la grandeur et la fécondité de ses enseignements, il resterait à le suivre dans l’histoire. Là on le verrait préparer la voie que le genre humain doit parcourir et y placer trois radieuses images de la perfection dont l’aspect triplera son courage et ses forces à l’entrée, le souvenir de l’innocence primitive ; à la fin, la vision prophétique de la glorification future ; au milieu, la figure sacrée du Christ réunissant dans sa personne la nature humaine à la nature divine. On verrait le genre humain se diviser en deux parties et l’une des deux abandonner l’autorité de la tradition véritable et s’aller perdre dans une dégradation toujours croissante, marche rétrograde dont le paga-