Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/173

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consommés s’occupaient, il y a deux ans, de rendre la dissolution du mariage moins facile. La même question préoccupa le parlement anglais au commencement de ce siècle, et fit l’objet d’un débat dans lequel l’évêque de Rochester déclara que, sur dix demandes en divorce pour cause d’adultère, il y en avait neuf où le séducteur était convenu d’avance avec le mari de lui fournir les preuves de l’infidélité de sa femme. Le mal en est venu à ce point de supposer la conversation criminelle , de la prouver par faux témoignage, pour obtenir la rupture d’une union détestée. Et en même temps, pour juger ce que peut le divorce contre le débordement du concubinage, on a la preuve qu’en 1830 Londres comptait 75, 000 personnes vouées à la prostitution publique, tandis que Paris n’en avait que 12, 000, et que Rome conserve encore aujourd’hui l’honneur de ne pas connaître cet autre « mal nécessaire » des États policés.

Mais le divorce trouve d’autres défenseurs qui le proposent, non comme une concession, mais comme un progrès, comme le premier pas d’une doctrine destinée à commencer par la famille la réforme de la société. Ces défenseurs sont les communistes de toutes les écoles. Si les saint simoniens repoussaient le dogme de la communauté des femmes, on n’a pas oublié l’obscurité dont ils voilaient leur théorie du mariage, et le schisme qui éclata lorsque Enfantin, déchirant