Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/298

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éprouve des besoins, elle passe alternativement du malaise au bien-être, du plaisir à la douleur. Cette série de faits se résume sous le nom de sensibilité.

« Au delà de ces limites se découvre un monde « plus vaste ; des phénomènes plus grands se manifestent. Les idées du beau, du vrai, du juste, du saint, apparaissent comme une vision céleste, et se révèlent d’une manière nécessaire, spontanée. Là aussi se trouvent des exigences, mais bien plus fortes des sentiments, mais bien plus nobles des jouissances, mais bien plus pures; là tout porte le cachet de l’Infini, le sceau de Dieu.

« Cette révélation constante, cette lumière perpétuelle qui éclaire tout homme venant dans ce monde, a reçu de l’école philosophique moderne le nom de Raison ou Sens commun. Portée à un haut degré, elle s’appelle dans le langage vulgaire l’Inspiration, le Génie.

« Entre ces deux sphères qui tiennent chacune un bout de l’existence humaine, gravite incessamment la volonté, le MOI. Libre par sa nature, il peut à son gré descendre vers le fini, ou s’élancer dans les hauteurs de l’infini, se replier sur le monde matériel par le moyen de l’industrie, ou monter à Dieu tour à tour par les arts,. les sciences, la justice, la religion.

« Mais, tandis que les nécessités physiques se manifestent avec promptitude et intensité, tandis