Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/323

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Nord. Une force invincible les arrache des forêts de la Germanie et des rivages redoutés de la Baltique, et les pousse vers le Capitole. A peu près comme ces avalanches orageuses qui se précipitent du haut des monts, entraînant avec elles tout ce

    ent démontré que ces enseignements étrangers ne sont point inutiles au bien des âmes. » Καὶ ποιηταῖς, καὶ λογοποιοῖς, καὶ ῥήτορσι, καὶ πᾶσιν ἀνθρώποις ὁμιπλητέον ὃθεν μελλή πρὸς τὴν τῆς ψυχῆς ετιμέλείαν ὠφελέια τις ἔσεσθαι. Ὅτι μέν οῦκ ἄχρηστον ψυχαῖς μαθήματα τά ἒξωθεν δὴ ταῦτα ἱκανῶς εἲρηται.(De legendis Gentilium libris.)
    « La science, disait saint Augustin, ne peut jamais être mauvaise, puisqu’elle est la conquête de l’intelligence et de la raison. Scientia mala nunquam esse potest, quia ratione et intelligentia paratur. (S. Augustinus, de Quantitate animae, cap. VII.)
    Écoutez saint Jérôme « Ceux qui ont employé leur jeunesse à l’étude des beaux-arts recueilleront dans un âge avancé les fruits les plus doux de leurs travaux, » 'Senectus eorum qui adolescentiam suam honestis artibus instruxerunt, aetate fit doctior, usu tritior, processu temporis sapientior et veterum studiorum fructus dulcissimos metit .(S. Hieronymus, Epist. ad Nepotian.)
    Ce langage est aussi celui des Justin, des Origène, des Grégoire, des docteurs du moyen âge, des grands hommes dont l’Église se glorifie à une époque plus moderne. Que penser donc de ceux qui accusent le catholicisme de prêcher le mépris des lumières ? Que penser d’eux, sinon qu’ils blasphèment une doctrine qu’ils ne connaissent pas, qu’ils ne veulent pas connaître ? Il leur serait si facile de parcourir les écrits des saints Pères !… Mais non, ils y liraient la condamnation de leur système ! ils détournent donc les yeux pour ne pas voir le soleil qui dessillerait leurs paupières et dissiperait leurs rêves ; car leurs rêves leur sont plus chers que la lumière du jour.
    Si c’est le nom de profane donné à la science par la religion ; si c’est ce mot qui les effraye, qu’ils se rassurent et daignent jeter les yeux sur le livre élémentaire dont ils ont pont-être perdu la souvenance :le Jardin des Racines grecques . Ils y apprendront que le mot de profane (προφανής) signifie clair, évident, caractère essentiel de toute science, tandis que le sceau de la religion est le mystère, incompréhensibilité, attribut nécessaire de ce qui est infini.