Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/327

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nieuses c’est Moïse entonnant l’hymne au Dieu libérateur ; ce sont Judith et Débora, bénissant le Dieu qui frappa l’étranger par la main d’une femme ; c’est David qui célèbre les grandeurs du trois fois Saint « Louez le Seigneur, anges du ciel, et vous aussi, enfants-des hommes, louez le Seigneur sur la lyre et la cithare ; frappez les cymbales retentissantes, embouchez la trompette, faites frémir les cordes du psaltérion, pour chanter un cantique à Jéhovah.[1] » C’est Salomon qui convie tous les arts à orner le temple et les cérémonies du culte ; ce sont les prophètes dont les pensées ardentes se débordent comme un torrent de flammes ; c’est l’Écriture entière qui n’est elle-même qu’un long poëme plein de grâce et de majesté, où l’Esprit-Saint tour à tour soupire avec Ruth et Tobie, gémit avec Job et Jérémie, tonne avec Isaïe et Ézéchiel. A des époques plus modernes, le feu sacré des arts s’entretient à l’ombre de la croix, tandis que l’ignorance couvre l’Europe. L’architecture gothique s’élève avec ses mille arceaux, ses mystérieuses rosaces, ses innombrables aiguilles élancées au ciel, comme autant de désirs et de prières. Sous leurs voûtes résonnent les chants religieux aux accents solennels des orgues, le Te

    mitives l’Enthousiasme, ενθουσιασμός est cette action mystérieuse de Dieu sur l’âme, qui l’exalte, l’illumine, qui la remplit de sa divinité.

  1. Psaumes.