Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/345

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teurs de la religion nouvelle, satisfaits d’apprendre au vulgaire la ruine du Christianisme et la formation de l’association universelle, semblent couvrir leur enseignement théologique d’un rideau qui ne se lève que pour les adeptes. Eux-mêmes, ces disciples-maîtres, ne jouissent pas tous du même degré d’initiation dans l’ordre religieux aussi, les places sont distribuées selon la capacité, et, tandis que les uns, membres du collége de la doctrine, la possèdent dans toute sa plénitude, force est aux autres de se contenter d’une portion plus mince de connaissances.

Cette série d’initiations, cet enseignement exotérique et ésotérique, rappellent la philosophie ancienne et son aristocratique maxime : Odi profanum vulgus et arceo. Certes, ce n’est point ainsi que le Christianisme a conquis le monde. C’était aux pauvres que Jésus-Christ distribuait le pain de la parole, c’était sur les places et les forums que les apôtres allaient prêchant, clairement et sans détour, la religion de la croix : Christus crucifixum Dei virtutem. Et l’Évangile disait à tous les fils d’Adam, sans distinction de personnes ni de capacités Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués’, et je vous soulagerai : Venite ad me, omnes qui laboratis et onerati estis, et ego reficiam vos. Toutefois des explications catégoriques, demandées impérieusement par la raison publique, ont révélé les dogmes principaux de la religion saint-