Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/384

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Et vous, fidèles amis de la foi, qui pleuriez comme Jérémie sur les ruines de Jérusalem, essuyez vos larmes et ne vous affligez plus. Vous avez entendu gronder l’orage, et vous embrassiez en tremblant les colonnes du temple ; mais voici la tempête qui finit. Si la terre tremble encore sous vos pieds, ce sont les dernières secousses qui se font sentir : déjà dans le lointain se lève l’aurore des beaux jours, et la religion, appuyée désormais, non plus sur un sceptre fragile, ni sur des trônes croulants, mais sur les bras puissants de la science et des arts, va s’avancer comme une reine vers les siècles futurs.

Ainsi se développaient à mes yeux ces grandes vérités ; des pensées pleines de consolations et d’espérances s’offraient à moi, et je me sentais pressé de dire ce que mon âme éprouvait. Je sais que mon langage est bien faible, et mon esprit bien débile encore : ce n’est pas d’un jeune homme de dix-huit ans qu’on a droit d’attendre une œuvre parfaite. Si donc j’ai failli, si bien des méprises m’ont échappé, attribuez-le, lecteurs, non pas à ma cause, mais à ma jeunesse et à mon impuissance ;… et, si je vous parais avoir dignement soutenu la lutte, sachez donc ce que pourraient les catholiques eux-mêmes, quand leurs enfants ne craignent pas d’entrer en lice.

P.S. Le germe de ces Réflexions avait été déposé dans le Précurseur, numéros 11 et 14, lors du séjour des prédicateurs saint--