Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/390

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toire de parallèles où il a fait briller tout son esprit et toute sa rhétorique ; mais ces parallèles ne sont guère que des exercices littéraires, bons pour amuser les écoles, et dont il y a peu d’instruction réelle à tirer, parce que les ressemblances et les différences entre ces hommes célèbres sont fortuites, établies arbitrairement, et ne se rattachant à rien de bien sérieux. Il en est tout autrement ici, où il s’agit de mettre en regard le philosophe et le saint, le grand homme selon le monde et le grand homme selon l’Eglise ; de comparer, et, par conséquent, de juger deux ordres d’idées entièrement différents entre lesquels le choix est très important. Qui ne voit toute la portée de cette méthode appliquée à l’histoire moderne ? Qui ne conçoit la haute moralité qui en résulte ? Évidemment rien n’est plus intéressant et plus instructif que de comparer, par exemple, Charlemagne et Napoléon, saint Louis et Frédéric le Grand, Bossuet et Voltaire, Fénelon et J.-J. Rousseau, en étudiant moins ce que ces hommes ont pu avoir de commun par leur génie et l’influence qu’ils ont exercée sur leur époque que les principes qui ont dominé leur vie, les doctrines qui ont été le mobile de leur conduite, et par suite les sociétés sur lesquelles ils ont agi.

Le travail de M. Ozanam est, si nous ne nous trompons, une heureuse tentative de ce genre, et il donne l’idée de tout ce qui pourrait être fait dans