Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/525

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Quand il tourne des yeux pleins de tristesse vers son Église en deuil, tous ses regrets sont pour les malheureux que son absence a rendus orphelins ; quand il regarde autour de lui, c’est pour s’occuper des compagnons de sa disgrâce : il intéresse en leur faveur les princes et les prélats étrangers, il ne se lasse jamais de demander pour eux, lui qui ne sait pas demander pour soi-même. Tous ceux qui l’approchent vantent la douceur et l’agrément de ses discours. Il passe en faisant le bien ; car partout il laisse derrière lui l’admiration et la reconnaissance. Ceux qui l’assistent à l’autel ont été témoins des effusions de sa piété. Personne plus que lui n’aima Dieu et les hommes. — C’est le même, enfin, qui dans son humilité repoussait le calice amer de l’épiscopat et ne le prit qu’en tremblant ; qui succomba au commencement de la lutte, parce que son cœur fut victime d’une honorable surprise qui se confessa coupable, et pleura aux reproches d’un porte-croix. En déposant aux pieds du pape les insignes de sa dignité, il avait assez témoigné combien toute pensée ambitieuse était loin de lui. Il semble que cet homme simple et bon ne soit point fait pour ce ministère de vigilance et de sévérité. Il lui en coûte beaucoup de se défier, et plus encore de se défendre et de combattre. Trois fois il fut forcé d’exercer la puissance de l’anathème, et cependant on dirait d’autres fois qu’il eût voulu n’être évoqué que pour bénir. Souvent, en présence