Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 3.djvu/92

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le mystère

Qu'ils ne m'apportent aucuns mérites et que ce que je

fais, Je le fais pour les mérites et par les mérites de mon

fils et des saints.

��A une gratuité de ma grâce ils répondent par une cer- taine gratuité de la prière. Et par une certaine gratuité du vœu même.

��Ils me répondent comme je demande. Or s'il en est ainsi du menu peuple et d'un baron français

Que sera-ce d'un saint Louis, baron lui-même et roi des barons.

Dans leur histoire de la lèpre et du péché mortel voici comme je calcule, dit Dieu.

Quand Joinville aime mieux avoir commis trente péchés mortels que d'être lépreux

Et quand saint Louis aime mieux être lépreux que de tomber en un seul péché mortel,

Je n'en retiens pas, dit Dieu, que saint Louis m'aime ordinairement

Et que Joinville m'aime trente fois moins qu'ordinaire- ment.

Que saint Louis m'aime suivant la mesure, à la mesure,

Et que Joinville m'aime trente fois moins que la mesure.

Je compte au contraire, dit Dieu. Voici comme je cal- cule. Voici ce que je retiens.

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