Page:Pépin - Les barricades en 1832.djvu/33

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Or, comme il n’y a jamais que le fait matériel qui puisse être saisissable, vous, comme les bons pères de la Société de Jésus, vous ne comparaîtrez pas en Justice, vous ne serez point jugés devant un tribunal, mais vous seuls pourtant êtes les auteurs de tous ces crimes, vous seuls êtes la cause de tous ces malheurs.

Vous n’avez-pas mis la main aux Barricades, peut-être : mais lorsque vous avez renié la Charte par vous jurée en 1830, l’appelant aujourd’hui une œuvre informe ; lorsque vous avez contesté la monarchie élevée par vous en Juillet[1] et aux acclamations de tout un peuple, alors que pas un de vous ne disait un mot pour la république ; lorsque vous ayez crié jusque sur les toits que le peuple voulait les assemblées primaires, qu’il fallait au peuple le suffrage universel[2], alors que ce peuple ne voulait autre chose que du travail, ne demandait autre chose que le calme, afin d’avoir du travail ; lorsque vous avez cherché, par toute

  1. Dans la crise actuelle, il nous a paru convenable d’élever un autre trône national, et je dois dire que mon vœu pour le prince s’est fortifié davantage lorsque je l’ai connu.
    (Lafayette, Chambre des Députés, 8 août 1830.)
  2. Une douzaine d’hommes se chargeront d’installer la révolution de Juillet.
    (National, 23 avril 1832.)