Page:Pépin - Les barricades en 1832.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment mettre le trouble dans une maison, et démonétiser un citoyen digne d’estime.

D’autres font des pamphlets contre le pouvoir, que leur métier est d’accuser toujours et quand même, et ils tirent vanité de ce qu’ils appellent des persécutions. Éditeurs responsables des injures grossières et des calomnies d’une faction, moins la prison et l’amende, car ils passent leurs jours de prison dans des maisons de santé, et l’amende est payée pour eux par des souscriptions ; et ils appellent cela exposer leur fortune et leur vie, et braver l’horreur des cachots.

Celui-ci, magistrat inamovible, est assez courageux pour faire une profession de foi contre le pouvoir auquel il a prêté serment, parce qu’il sait qu’il n’y aura pour lui ni prison, ni destitution. Ceux-là insultent les magistrats devant une cour d’assises, parce qu’ils savent qu’ils ont pour juges des jurés pusillanimes qui les acquittent par douzaines.

Et tous se prétendant victimes et martyrs du plus doux des pouvoirs, n’ont qu’une occupation, qu’une seule affaire, celle de renverser ce pouvoir, et ils y travaillent avec ardeur, et la France est traversée en tous sens par des missionnaires et des agens de toute sorte, qui ne se reposent jamais, qui ne se lassent jamais ; et la mort a beau moissonner à droite et à gauche dans chaque camp, ils ne sont pas détournés un seul jour de la pensée qui les occupe, de l’œuvre qu’ils méditent. Chaque parti