Page:Pétition nouvelle des citoyens de couleur des îles françaises, Desenne, 1791.djvu/8

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Observez que le comité avoit jugé les pouvoirs des citoyens de couleur, d’après la règle qui avoit servi pour vérifier ceux des députés blancs. Et, certes, les premiers étoient dans un cas bien plus favorable ; car les colons pouvoient faire ratifier leurs pouvoirs par les blancs qui pouvoient s’assembler, tandis que jamais il n’a été permis aux citoyens de couleur des îles de se réunir, pour délibérer sur leurs intérêts et émettre leur vœu.

D’un autre côté, le sort cruel éprouvé par le sénéchal M. Ferrand de Baudières, massacré pour avoir rédigé une adresse en faveur des gens de couleur, a dû nécessairement empêcher tout notaire (et les blancs seuls en exercent les fonctions), de prêter son ministère aux citoyens de couleur pour donner des pouvoirs.

Ils n’ont donc pu en envoyer que secrètement, parce que ces pouvoirs connus auroient pu leur coûter la vie. Ils n’ont pu les envoyer que dans des lettres détachées, et revêtues d’un petit nombre de signatures.

Ils étoient donc dans l’impossibilité absolue d’envoyer des pouvoirs notariés, ou consacrés authentiquement par une assemblée ; mais cette impossibilité absolue qui n’est pas de leur fait,