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d’autres honneurs, quand la génération présente poussée par derrière aura disparu.

II[1]. — À Philippe de Cabassole, évêque de Cavaillon.
Il l’invite à partager sa retraite à Vaucluse.

Exilé d’Italie par les fureurs civiles, je suis venu ici[2], moitié libre, moitié contraint. Ici, j’ai une forêt, des fleuves, les loisirs d’une campagne agréable, mais je n’ai point mes compagnons fidèles, ni leurs visages sereins. Je me réjouis d’un côté, je m’afflige de l’autre ; loin des amis rien n’est doux, mais je me félicite d’avoir pu m’établir dans des lieux connus. Là j’ai été enfant, là j’ai été jeune, là s’écoulera le soir de mes jours. Car si la renommée ne se hâte pas de répandre de bonnes nouvelles, j’ai résolu de passer dans votre domaine[3] ce qui me reste à

  1. Épîtres, I, 6.
  2. À Vaucluse.
  3. L’évêque de Cavaillon était seigneur suzerain du village de Vaucluse.