Page:Pétrarque - Lettres de Vaucluse, trad. Develay, 1899.pdf/92

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les jeunes gens n’écoutent guère les donneurs d’avis, sa défense redoublait notre envie. Voyant donc que c’était peine perdue, le vieillard fit un pas en avant et nous montra du doigt un sentier ardu à travers les rochers, avec mille recommandations qu’il répéta derrière nous quand nous nous éloignâmes.

Après avoir laissé entre ses mains les vêtements et autres objets embarrassants, nous ne gardons que l’accoutrement nécessaire pour l’ascension et nous grimpons avec entrain. Mais, comme il arrive toujours, une prompte fatigue suit ce grand effort. Nous nous arrêtons donc non loin de là sur un rocher. Nous nous remettons ensuite en marche, mais plus lentement ; moi surtout j’avais une allure plus modérée. Mon frère, par une voie plus courte, se dirigeait vers le haut à travers les escarpements de la montagne ; moi, plus mou, j’inclinais vers le bas, et comme il me rappelait et me désignait une route plus directe, je lui répondis que j’espérais trouver d’un autre côté un passage plus facile, et que je ne craignais point un chemin plus long où je marcherais plus aisément. Je couvrais ma mollesse de cette excuse, et pendant que les autres occupaient déjà les hauteurs, j’errais à