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Deuxième dialogue

Saint Augustin, Pétrarque.

S. Augustin. Sommes-nous assez reposés ?

Pétrarque. Comme il vous plaira.

S. Augustin. Quel courage et quelle confiance as-tu ? car l’espoir du malade n’est pas un léger indice de guérison.

Pétrarque. Je n’ai rien à attendre de moi : Dieu est mon espoir.

S. Augustin. C’est parler sagement. Je reviens maintenant à notre sujet. Tu es assiégé, tu es assailli de toutes parts et tu ignores encore le nombre et la puissance des ennemis qui t’environnent. De même que celui qui voit de loin une grosse armée se fait illusion en méprisant le petit nombre des ennemis ; mais, lorsque les cohortes se sont approchées et ont défilé distinctement sous ses yeux en l’éblouissant de leur éclat, sa frayeur augmente et il se repent de