Aller au contenu

Page:Paban - Démoniana ou Nouveau choix d anecdotes.pdf/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(47)

ne pouvaient plus dormir. Le comte, qui se plaisait à Marseille, voulut, avant d’en sortir, employer encore tous ses moyens à l’expulsion du fantôme. Le fameux Gassendi fut consulté là-dessus. Après avoir profondément et longuement raisonné, il conclut que ce fantôme de feu qui se montrait toutes les nuits, avait été formé par des vapeurs enflammées, produites par le souffle du comte et de la comtesse… D’autres savans donnèrent des réponses aussi peu satisfaisantes.

On était dans un grand embarras, lorsqu’on découvrit enfin le secret : une femme-de-chambre, cachée sous le lit conjugal, faisait de temps en temps paraître un phosphore, à qui la peur donnait une taille et des formes épouvantables ; et la comtesse elle-même faisait jouer cette farce, pour obliger son mari à quitter Marseille, qu’elle n’aimait pas…