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Page:Paléologue - Vauvenargues, 1890.djvu/119

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L’ŒUVRE DE VAUVENARGUES.

lignes[1]. Il se proposait « de parcourir d’abord toutes les qualités de l’esprit et toutes les passions[2]… », « de former ensuite un système général de toutes les vérités essentielles… », d’indiquer « l’origine des principales erreurs » et de mener « aux grandes sources des opinions humaines »[3] …. « Je voudrais encore, disait-il, qu’on prouvât la réalité de la vertu et celle du vice, qu’on expliquât la religion et la morale, que l’on remontât aux principes de l’une et de l’autre, qu’on cherchât dans la connaissance de l’esprit humain la source des coutumes différentes, des mœurs qui nous semblent les plus barbares et des opinions qui nous surprennent le plus, afin qu’on ne s’étonnât plus de tant de choses qu’il serait si facile de

  1. Un passage du Discours préliminaire nous apprend que les bases de ce travail étaient jetées dés l’année 1741, avant le départ de Vauvenargues pour la campagne de Bohème. « Les passions inséparables de la jeunesse, des infirmités continuelles, la guerre survenue dans ces circonstances, ont interrompu cette étude. » Voltaire s’étonnait même que Vauvenargues eut été capable de penser et d’écrire dans de pareilles conditions : « Qu’un jeune capitaine au Régiment du Roi ait pu dans les tumultes orageux de la guerre, ne voyant, n’entendant que ses camarades livrés aux devoirs pénibles de leur état ou aux emportements de leur âge, se former une raison si supérieure, un goût si fin et si juste, tant de recueillement au milieu de tant de dissipations, me cause une grande surprise. » (Note aux Réflexions sur divers sujets.)
  2. Discours préliminaire.
  3. Plan d’un livre de philosophie.