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Page:Paléologue - Vauvenargues, 1890.djvu/95

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CHAPITRE III

L’ŒUVRE DE VAUVENARGUES. SES IDÉES PHILOSOPHIQUES ; SA CONCEPTION DE l’HOMME ET DE LA VIE.

Un jour que Mme de Stael interrogeait Fichte sur sa morale, il répondit très judicieusement : « Prenez ma métaphysique, et vous saurez quelle est ma morale ».

On serait fort embarrassé d’appliquer cette parole à Vauvenargues ; car, avant d’écrire ses Maximes, il n’avait certes jamais songé à se faire une doctrine sur les principes absolus et universels des êtres et des choses.

C’est que Fichte s’était élevé, par Kant et Spinoza, à l’étude des questions morales, tandis que Vauvenargues l’avait abordée d’instinct et avec sa seule expérience ; c’est que l’un était un philosophe de profession, et que l’autre ne fut jamais qu’un penseur épris de philosophie.