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économique et physiologique, la seconde est purement physiologique.

La première est celle que M. Matteuzi appelle le Parasitisme social. Économique par sa nature, cette cause est d’ordre physiologique par ses effets. « C’est la physiologie et la psychophysiologie, dit M. Matteuzi, qui nous montreront quels sont les effets morbides de l’excès de pauvreté dans la majorité et de l’excès des richesses pour la minorité ; ces sciences nous feront toucher du doigt la dégénérescence des masses déshéritées et la décadence de la masse dominante et privilégiée, dans une communauté affligée par le partage inégal des richesses poussé à l’extrême[1]… » « La loi d’hérédité intervient ici. Il est évident que chaque génération devait transmettre par hérédité physiologique et psychologique toutes les dégénérescences qu’elle avait reçues des ancêtres, plus les dégénérescences qui l’avaient frappée au cours de son existence… Il en résultait une hérédité régressive accumulée qui devait apporter des altérations anatomiques et psychologiques de plus en plus profondes. On ne s’étonnera donc pas qu’Aristote ait pu, en comparant l’homme libre et l’esclave, conclure qu’il y avait une race née pour servir et une race née pour commander. Si de son temps la théorie de l’hérédité des caractères acquis avait été connue, il n’aurait pas attribué la différence entre deux groupes d’hommes à des caractères innés, mais à la déchéance psychique et physiologique à laquelle, pendant des siècles, l’esclavage avait soumis les hommes[2]. »

La seconde cause de décadence des peuples, d’après M. Matteuzi, n’est autre que l’hérédité des caractères psychiques. « Cette loi veut que quand une évolution intellectuelle est parvenue au sommet de la perfection, si une impulsion nouvelle ne lui communique pas une

  1. Dr  A. Matteuzzi, Les Facteurs de l’évolution des peuples, p. 384.
  2. Matteuzi, op. cit., p. 387.