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Plus tard il acquit des sentiments virils et résista au fer et à l’airain que Neptune lui offrait ; car, dans ce temps-là, on ne connaissait ni l’or ni l’argent et il paraît qu’on se donnait d’autres métaux en présens. (V. Héraclite, fable 3, dans les Mytholog. de Th. Gales, p. 70).

Plutarque a fait un petit traité en quatre pages, pour prouver que les paradoxes des Stoïciens sont plus inadmissibles que les fictions des poètes ; il commence par rappeler cette fable de Cénée, qu’il attribue à Pindare : il prouve ensuite qu’il est encore bien plus difficile d’avoir l’ame invulnérable aux soucis et aux chagrins de toute espèce, contre lesquels les Stoïciens voudraient que nous fussions impassibles. (V. Plutarque, œuvres morales, tom. X, p. 366-370, édition de Reiske, in-8o, Lips. 1778).

CHAP. XII.

Cycnus.

On a dit la même chose de Cycnus, de Colone, car on prétend également qu’il était invulnérable : c’était un vaillant guerrier et habile dans les combats. Il fut atteint devant Troie, d’un coup de pierre lancé par Achille ; sans être blessé (1). Ceux qui trouvèrent son corps intact dirent donc aussi qu’il était invulnérable, et de là lui vint cette réputation. Mais ce qui prouve que tous ces propos sont des contes, et témoigne en faveur de mon opinion, c’est qu’Ajax, fils de Télamon, fut aussi appelé invulnérable ; ce qui ne l’empêcha pas de se percer lui-même de son épée (2).

(1) Le Cycnus dont il s’agit ici et dont Ovide raconte le combat avec Achille (Métam. liv. XII, v. 64-145) était fils de Neptune. D’après le récit d’Ovide, Achille avait déjà porté en vain plusieurs coups de son terrible glaive à Cycnus, quand celui-ci tomba renversé, non d’un coup de pierre, mais pour avoir heurté contre une pierre qui se trouvait derrière lui. Achille prenant alors ses avan-