Page:Palephate - Histoires incroyables (trad. Van Eulst), 1838.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 74 —

Il en est des têtes de Cerbère comme de celles de l’Hydre, sur le nombre desquelles il y a beaucoup de divergence chez les anciens poètes et Mythographes : Horace qui paraît avoir suivi Pindare lui donne cent têtes et l’appelle Bellua Centiceps (lib. II, ode 13, v. 34) Tzetzès sur Lycophron (cité par Muncker dans les Mythographes latins) s’accorde avec Pindare et Horace ; Hésiode (Théogonie v. 312) lui attribue cinquante têtes ; Hermésianax (fragment du poème de Léonce, v. 12, p. 122 de l’édit. de Bach. ilale 1829, in-8o), Virgile (Georg. liv. IV, v. 483, et Énéide liv. VI, v. 417 et 421), Ovide (Héroïd. IX, v. 91-93), Apollodore (liv. II, chap. V, § 12, p. 87), Hyginus (fable 101, p. 262 des Mythographes latins de Van Staveren) et Fulgence (p. 660, ibid.) s’accordent avec Paléphate pour ne lui donner que trois têtes.

(2) V. le chap. XXV ci-dessus et les notes.

(3) V. Apollodore cité dans la note 1re du chap. XXV.

(4) D’après Apollodore (liv. II, chap. V, p. 87) le Tenare, promontoire de la Laconie, était considéré comme l’entrée de la descente aux enfers. Diodore de Sicile (au liv. XIV, chap. 31, p. 89, tom. 6 de l’édition de Deux-Ponts) venant à parler de la presqu’île de l’Achéron, dit que c’est par là qu’on prétendait qu’Hercule était descendu aux enfers. Le Scholiaste d’Apollonius de Rhodes (sur le v. 729 du liv. II des Argon. p. 502, tom. 2, édit. de Schaëfer) s’accorde avec Diodore ; mais, dans une autre scholie (sur le v. 101 du même chant, p. 22 ibid.), il dit que c’est par le Ténare que Pirithous et Thésée descendirent aux enfers. Pausanias (lib. II, cap. XXXI, § 2, p. 296, vol. 1 Facii) cite une tradition d’après laquelle Cerbère aurait été tiré des enfers près de Trézènes.

(5) Héraclite (fable 21, p. 76 des Opuscula Mythologica. de Thomas Gale) se borne à rappeler pour expliquer cette fable, que les anciens disaient, de ceux qui revenaient d’un long voyage, qu’ils avaient été aux enfers. L’anonyme, dont les Histoires Incroyables ont été recueillies par Gale à la suite de celles de Paléphate et d’Héraclite, en donne une autre explication : selon lui Cerbère, fils d’Aïdonée, était roi des Thesprotiens ; des brigands l’ayant enlevé et caché dans une caverne obscure, Hercule l’en retira et le remit entre les mains d’Eurysthée (Anonymi fab. 6, p. 87, Opusc. Mythol.) V. aussi la fable 33 d’Héraclite.