(1) Outre la tragédie d’Euripide qui nous reste, les anciens parlent encore de plusieurs autres pièces perdues pour nous, faites avec succès sur ce sujet intéressant, qui a été traité aussi en opéra par Quinault. Sur la manière dont Alceste fut rendue à son époux, Apollodore nous apprend qu’il y avait deux versions : les uns disant que Proserpine touchée de son dévoûment l’avait renvoyée des enfers de son propre mouvement, les autres prétendant qu’Hercule l’en avait retirée de force après avoir lutté contre Pluton lui-même (Biblioth. lib. 1, cap. 9, § 15, p. 32-33 édit. 8° Heyne). La fable est aussi racontée par Hyginus (fables L et LI, p. 114 et 115 des Mythographes latins de Van Staveren) et par Fulgence (Mythologicon lib. l, cap. 27, p. 658-660 ibid). Le trait d’Alceste mourant volontairement pour racheter les jours de son époux est cité parmi les grands sacrifices inspirés par l’amour, dans le banquet de Platon ($ 7, p. 21-22, tom. 5 du Platon Variorum de Londres, Valpy 1826). Ovide y fait allusion dans les tristes :
Cernis ut Admeti cantetur, ut Hectoris uxor.
(Eleg. XIV, v. 37).
Et dans l’Art d’aimer :
Fata Pherestiadae conjux Pagasaea redemit
Proque viri est uxor funere lata sui.
(Lib. III, v. 19-20).
Dans Lucien, Protésilas, le premier des Grecs tué sur le rivage troyen, demande à Pluton la faveur d’aller revoir sa jeune épouse pour un seul jour ; Pluton lui dit que c’est impossible, que cela ne se fait jamais ; mais, répond Protésilas, vous avez pourtant rendu Eurydice à Orphée, et accordé le retour d’Alceste, ma parente, pour obliger Hercule (XXIII Dial. des morts, p. 227, tom. 2, du Lucien de Lehman).
(2) La mort de Pélias est expliquée très-naturellement ci-après, au chapitre XLIV, par les bains chauds de Médée que le vieux Pélias ne put supporter.
(3) Fulgence (dans l’endroit cité note 1re), donne, selon son usage, une interprétation allégorique fort étrange de cette fable : la première phrase est encore une explication ridicule des mots