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mois. Les filles restent au palais royal, et sont condamnées à garder la virginité, parce que la politique du pays ne permet pas que le roi ait un gendre, lequel pourrait abuser de sa haute position pour trahir son maître.

Les intrigues amoureuses avec la reine, les concubines du roi ou les princesses sont des crimes de lèse-majesté ; la peine pour les coupables est d’être empalés et percés de coups de lance ; mais la reine ou les concubines infidèles aussi bien que les princesses coupables sont cousues dans un sac de peau, où l’on met une grosse pierre, et sont précipitées vivantes dans le milieu du fleuve. Quant aux princes coupables on les mène dans une pagode ; on les fait étendre à terre, et avec deux gros bâtons de bois de sandal, on leur casse le cou, et, après s’être assuré qu’ils sont morts, on les coud dans un sac de peau avec une grosse pierre au fond, après quoi les exécuteurs vont les jeter au milieu du fleuve : telle est la triste prérogative des personnes du sang royal !

Le roi ne donne que rarement des audiences solennelles ; elles n’ont lieu que pour les ambassadeurs des cours étrangères, et pour les princes envoyés par les rois tributaires pour offrir les arbres