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Remontant le fleuve Më-Khlong, toujours bordé d’habitations et de jardins à la distance d’environ dix lieues, nous entrâmes dans un petit canal qui nous mena à travers une plaine immense très-bien cultivée, jusqu’aux cabanes de nos Chinois néophytes, où je séjournai dix jours pour administrer les chrétiens et préparer au baptême une douzaine de païens habitants d’un village voisin appelé les Vingt-mille-Palmiers, arbres majestueux et séculaires dont le nombre a bien diminué aujourd’hui.

Partis de là le 13 juin au matin, nous remontâmes encore le fleuve, et, sur le soir, nous atteignîmes Rápri, chef-lieu d’une nouvelle province, ville fortifiée habitée surtout par des captifs cambogiens qu’on y a transplantés au nombre de six à sept mille. Une chaîne de montagnes borde l’horizon, à l’ouest, à la distance de quatre ou cinq lieues de la ville ; ces montagnes sont riches en mines d’étain ; mais les épaisses forêts dont elles sont couvertes et les tigres dont elles sont infestées sont un grand obstacle à l’exploitation de ce minéral. Cette province est aussi très-fertile ; elle produit beaucoup de sucre de palmier, et c’est de ses montagnes qu’on tire en abondance le sapan