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les plaines incultes, et lorsque l’inondation les surprend, ils se dirigent vers les hauteurs et les monticules ; c’est alors qu’on leur fait une chasse impitoyable. Des hommes vigoureux montant des barques légères les poursuivent à travers les campagnes submergées ; les cerfs à moitié dans l’eau ne peuvent pas courir et s’embarrassent dans les hautes herbes ; on les atteint facilement et on les assomme par centaines à coups de gros bâtons ou bien on les tire avec le fusil à bout portant. À cette époque-là les chasseurs vous vendent un beau cerf de la plus grande taille pour une pièce de trois francs.

Les chiens et les chats sont très-multipliés à Siam, par la raison qu’on n’y tue pas les animaux. L’hydrophobie me paraît y être bien plus rare qu’en France, et la rage provenant de la morsure des chiens est un cas extraordinaire. Les Siamois ne caressent pas les chiens comme en France, parce que, par l’effet du climat chaud, il s’exhale de ces animaux immondes des émanations fétides qui s’attachent aux mains. Dans presque toutes les pagodes il y a une foule de chiens qui sont attirés par les restes abondants des repas des talapoins ; mais ils ne sont pas méchants, et au contraire, ils