Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 215 —

on cuit ce poisson, il se résout en pâte liquide, qu’ils mangent alors en y trempant des gousses de poivre-long, des sommités de menthe, des quartiers de melongène cru ou des pousses tendres de manguier, d’oranger et d’autres arbres. Ils ont une méthode excellente pour saler les œufs de canard ; avec des cendres, du sel et un peu d’eau, ils font une pâte dont ils recouvrent les œufs. Au bout de dix à quinze jours, ces œufs sont salés et peuvent se garder plusieurs mois ; plus ils sont vieux, meilleurs ils sont. Ces œufs salés sont une grande ressource pour les voyages, et je ne doute pas qu’ils ne fussent bien appréciés par les Européens pour l’usage de leurs navires, s’ils employaient la méthode dont je viens de parler.

Deux sortes de cuisine sont en usage dans le pays : la cuisine chinoise et la cuisine siamoise. Les Chinois préparent tous leurs mets presque sans sel et sans épices ; souvent même ils mettent un peu de sucre dans leurs mets, de sorte qu’ils sont doux, gras et souvent fades, si l’on en excepte les poissons, les cancres et les légumes salés, que les Chinois font toujours entrer dans leurs repas. La cuisine siamoise, au contraire, est toujours forte et piquante ; leur sauce favorite est le carry. Voici