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nairement avant sa femme qui le sert à table ; les princes et le roi ne se distinguent de leurs sujets que par la richesse de la vaisselle et la variété des mets. Un officier, qui est en faveur, fait sceller les plats, et les accompagne jusque dans la salle à manger ; le roi seul rompt les sceaux, et avant de toucher au plat, il fait goûter de tous les mets qu’on lui a servis. Le temps du repas est pour ainsi dire sacré pour les Thai ; on ne dérange jamais quelqu’un qui est à manger, les maîtres eux-mêmes se garderont bien d’interrompre les repas de leurs esclaves. Le temps du repas est aussi un temps de silence ; serait-on dix et même vingt personnes à manger ensemble, à peine y aura-t-il quelques mots échappés à l’un ou à l’autre, tant ils sont à leur affaire ! aussi leurs repas ne durent-ils qu’un quart d’heure environ. Il est aussi à remarquer qu’ils ne boivent jamais avant et pendant, mais seulement après leur repas.

La boisson générale, après l’eau pure, c’est le thé, car les Chinois en apportent tous les ans des quantités considérables. Voici la meilleure manière de faire le thé : on fait bouillir de l’eau de pluie dans un pot de grès non vernissé (le métal communique toujours une partie de son odeur à