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la fille. S’ils sont mal reçus, l’affaire est manquée, on n’y songe plus. Si les parents disent qu’ils verront, qu’ils consulteront l’inclination de leur fille, la demande se renouvelle encore deux fois, à des époques différentes, après quoi on procède aux fiançailles, qu’ils appellent khan mak. Sur une grande barque, bien pavoisée, on dispose des langoutis précieux, des écharpes de soie, des vases d’or ou d’argent, contenant des fruits, de l’arec et du bétel ; au milieu de la barque sont placés, par étage, des gâteaux de forme pyramidale, teints des plus belles couleurs. On organise une sorte de procession sur la rivière au son des instruments ; le prétendu, accompagné de ses parents et de ses amis, va porter ces présens chez son futur beau-père, où les parents de part et d’autre étant rassemblés, on conclut le mariage ; on compte la dot de l’épouse, on règle tout et on fixe le jour de la noce. Avant cette époque, le fiancé est tenu de se faire bâtir, sur le terrain de son beau-père, une petite maison qu’il habitera un mois ou deux avant de pouvoir emmener sa femme où il voudra. La noce se célèbre chez le père et la mère de la fille ; il y a musique, comédie, jeux divers et surtout grand festin qui dure jour et nuit. Il n’y a pas de