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Le mariage n’est défendu que dans le premier degré de parenté ; les princes s’unissent très-souvent à leurs proches parentes pour ne pas s’allier à des familles d’un rang inférieur. En général, les ménages sont assez heureux ; cependant le divorce n’est pas une chose rare, surtout parmi le peuple. Quand la femme exige un écrit de divorce, le mari ne le refuse guère, parce qu’il serait presque toujours forcé par les juges à le donner ; alors il rend sa dot à sa femme et ils se partagent les enfants en cette manière : la mère a le premier, le troisième et tous les autres en rang impair ; le mari a le second, le quatrième et les autres en rang pair. S’il n’y a qu’un enfant, c’est pour la mère.

Un mari a droit de vendre une femme qu’il a achetée, mais non pas celle qui aurait apporté une dot. Si le mari contracte des dettes avec le consentement de sa femme, celle-ci en répond sur sa liberté ; dans ce cas, le mari peut la vendre pour se libérer. Au contraire, si la femme n’a pas connu les dettes du mari ou si elle n’y a pas consenti, elle n’est pas responsable. En général, les femmes siamoises sont bien traitées par leurs époux, elles ont beaucoup d’ascendant dans le gouvernement de la famille, elles sont honorées, elles jouissent d’une