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comparer à celui des domestiques en Europe. Les maîtres emploient leurs esclaves aux services domestiques, à ramer, à cultiver des jardins ou des champs, et quelquefois à faire un petit commerce dont le gain revient au maître. Les esclaves sont la principale richesse des maisons riches ; les unes en ont de cinq à dix, d’autres de dix à vingt ; quelques-unes en possèdent jusqu’à quarante, cinquante et au-delà. Terme moyen, le prix de chaque esclave est de 100 ticaux ou 300 francs. Il arrive souvent que les esclaves prennent la fuite ; quand ils ont une caution, le maître met la main sur le répondant ; mais s’il n’y en a pas, il faut faire bien des voyages et des recherches pour rattraper les fugitifs qui, une fois repris, sont mis à la chaîne sans miséricorde. Voici un spécimen de contrat de vente d’esclave : « Le mercredi, sixième mois, vingt-cinquième jour de la lune de l’ère 1211, la première année du Coq, moi, monsieur mi le mari, madame kôt l’épouse, nous amenons notre fille ma pour la vendre à monsieur luáng si pour 80 ticaux, pour qu’il la prenne à son service en place des intérêts. Si notre fille ma vient à s’enfuir, que le maître me prenne et exige que je lui trouve la jeune ma. Moi, mon-