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maillard et à la toupie ; ils jouent aux cauries ou coquilles en guise de billes ; une grosse caurie plombée leur sert de palet ; ils aiment beaucoup faire abattre les fourmilions, les grillons et surtout deux espèces de petits poissons très-courageux qui se livrent des assauts fort amusants.

Les jeux des grandes personnes sont le jeu d’échecs chinois ; le tric-trac, les cartes chinoises et les dés. On voit tous les jours des gens si passionnés pour le jeu, qu’après avoir perdu tout ce qu’ils ont, ils finissent par jouer même le langouti qu’ils portent sur eux. Depuis quelques années, les Chinois ont établi une sorte de loterie dont ils ont le monopole ; elle se compose d’une trentaine de figures diverses sur lesquelles on place l’argent qu’on veut, et si la figure sur laquelle on a placé vient à sortir, on gagne trente fois son argent. Cette loterie fait fureur et cause un grand dommage au pauvre peuple, qui s’y fait gruger au profit du roi et des Chinois. En France, le cerf-volant est l’amusement des enfants ; mais à Siam il n’en est pas ainsi : à une certaine époque où règne un fort vent régulier du sud, on voit une foule de gros cerfs-volants qui se battent dans les airs ; de nombreux groupes de jeunes gens et d’hommes faits parient les uns