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Le menu peuple est divisé en cinq catégories les soldats, les gens de corvée, ceux qui paient un tribut, les clients et les esclaves. Je parlerai des soldats dans le chapitre de la guerre. Les gens de corvée, qu’on appelle khào-dûen, sont tenus à trois mois de service par an ; on les emploie à bâtir les forteresses, les pagodes ou des palais, à creuser des canaux, faire des digues, des chemins, des hangars et en général à tous les ouvrages royaux ou publics. S’ils veulent s’exempter de ces corvées, ils n’ont qu’à payer la somme de seize ticaux à leurs chefs qui la retiennent pour eux ou bien louent quelque autre à leur place. C’est une chose avérée que les chefs, grands et petits, exemptent généralementdu service royal et à leur profit, un certain nombre des gens qu’ils doivent y employer ; le roi le sait bien ; mais il ferme les yeux là-dessus et avec raison, parce que la modique solde que reçoivent les mandarins ne suffirait pas pour leur entretien. C’est ce qu’ils appellent proverbialement than na bon láng-phrâi, faire les champs sur le dos du peuple.

Dans toute l’étendue du royaume, il y a une bonne partie du peuple qui n’est pas sujette aux corvées, mais doit payer, chaque année, un tribut