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d’extorquer de l’argent et d’opprimer le pauvre peuple en obligeant de payer très-souvent le double de ce qu’ils auraient le droit d’exiger. Établis dans leurs bureaux aux embouchures et confluents des rivières, ils frappent la cymbale gonggong, appellent impérieusement toutes les barques dont ils visitent tous les coins et recoins, et s’ils découvrent la plus petite fraude, ils confisquent tout ou rançonnent impitoyablement.

DOUANES.

À Siam, les douanes sont de petits édifices carrés dont le toit, aussi carré, se termine en pointe. C’est dans cette espèce de salle, ouverte de tous côtés, que sont assis une dizaine de douaniers appelant par le son de la cymbale toutes les barques qui montent ou descendent. Leur chef se tient ordinairement dans une maison voisine. Quand une barque est venue, s’amarrer au pont, deux ou trois douaniers vont en faire la visite, après quoi ils prennent sans façon quelque chose qui leur plaît, en paiement de la peine qu’ils ont prise, ce qui n’est pas très-étonnant quand on sait que ces pauvres diables ne sont pas payés par le gouverne-