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des soldats chrétiens porte le costume militaire à l’européenne.

Quand les brames ou devins du roi ont fixé le jour du départ, l’armée monte en barque et vient se placer au milieu de la rivière ; les talapoins viennent l’asperger d’eau lustrale, après quoi on dresse un mannequin qui représente le prince ou le rebelle que l’on va combattre. Le bourreau lui décharge un grand coup de hache sur la tête : si elle tombe du premier coup, le présage est favorable ; dans le cas contraire, on en tire un fort mauvais augure. La cérémonie étant terminée, le général dégaine fièrement son épée, on frappe la cymbale gonggong, l’armée pousse des cris en ramant et se met en marche au son des instruments de toute espèce. En ce moment, si une barque venait à verser imprudemment la rivière en avant de l’armée, cela serait regardé comme un présage funeste, et les malheureux qui montent cette barque seraient massacrés impitoyablement. Pour prévenir de tels accidents, le général envoie en avant des crieurs publics, qui font ranger le long du rivage toutes les barques qu’ils trouvent dans la rivière.

Quand l’armée quitte le fleuve et monte à terre,