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connaissent pas l’art de pointer le canon, ils tirent au hasard et presque toujours en pure perte.

Les forteresses qui défendent l’embouchure des rivières et les villes maritimes sont fort élégantes et bien entretenues ; elles sont construites d’après des modèles européens. L’extérieur est formé d’un large mur en briques protégé intérieurement par une forte chaussée en terre, laquelle se termine en talus. Le milieu de la forteresse est occupé par une multitude de petits bâtiments destinés à contenir les munitions, et tout autour régnent de grands hangars couverts en tuiles qui servent d’asile aux soldats. Chaque forteresse est pourvue d’une centaine de bouches à feu qui seraient formidables si elles étaient servies par d’habiles canonniers.

Les Thai traitent les vaincus avec beaucoup d’humanité ; toutefois, après les avoir dépouillés de leurs joyaux et autres choses précieuses qu’ils possédaient, ils les emmènent a la capitale où le roi leur fait distribuer du riz, de l’argent et les bois nécessaires pour se faire une maison. Dès qu’ils sont établis, on leur choisit des chefs parmi eux, et bientôt ils jouissent des mêmes privilèges que les Siamois eux-mêmes. Il n’en est pas ainsi des rois et