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(4 fr. 50 c.) pour achat de médecines. Après quelques essais, si le malade va mieux, le charlatan redouble d’efforts pour tâcher d’arriver à une parfaite guérison ; mais s’il n’y a pas de mieux, il plante là son malade et s’en va chercher fortune ailleurs.

Il y a deux systèmes de médecine très en vogue à Siam, le système chinois et le système indien. Les médecins chinois sont forts pour tâter le pouls, il leur faut près d’un quart d’heure pour cette opération, et ils croient découvrir dans le battement des artères l’état intérieur du malade et tous les symptômes possibles du mal. Après vous avoir tâté le pouls, ils vous prescrivent une décoction de tels ou tels paquets de médecines chinoises qui ressemblent aux paquets de thé et contiennent une foule de drogues, parmi lesquelles on distingue des écorces, des racines, du bois, des feuilles sèches, des os, des insectes et même des mille-pieds desséchés. Vous voilà donc condamné à boire pendant quinze jours, un mois, de cet abominable thé qui revient à quinze sous le paquet.

Les médicaments siamois consistent surtout en poudres ou en pilules, ils sont composés de simples, de fleurs, de racines et de bois odoriférants ;