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manière à leur donner des reflets de couleur très-vive. Ils fabriquent donc du verre à couleurs rouge, bleue, jaune et verte. Ces verres étamés sont employés en incrustations dans le bois ou dans les murs et surtout pour l’ornement des pagodes. Il y a au palais des batteurs d’or qui sont très-habiles, car avec un tical d’or ils parviennent à faire mille feuilles de onze centimètres de longueur sur sept centimètres de largeur. C’est avec ces feuilles qu’ils font de si belles dorures au moyen du rak ou laque liquide, dont j’ai parlé ailleurs. Avec un petit fourneau et un soufflet à deux vents, les fondeurs en cuivre sont capables de faire des choses prodigieuses, par exemple de fondre une statue colossale de cinquante pieds de haut. Quand le moule de l’idole a été chauffé, les fondeurs s’établissent tout autour avec leurs petits fourneaux, chacun fond une centaine de livres de métal, et, au signal donné, deux hommes robustes montent en haut du moule avec leurs creusets pleins de métal fondu qu’ils versent par l’ouverture supérieure à peine ont-ils fini, que deux autres en versent autant, et ainsi de suite, sans interruption, jusqu’à ce que le moule soit plein. Les orfèvres font des ouvrages très-délicats ; ils savent