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naissait un talapoin. Il arriva un jour que cette femme pensa en elle-même : M. Nu-Dëng, notre fils, est déjà capable d’apprendre les livres thai ; il nous faut le confier au bienfaiteur pour qu’il apprenne les livres. Ayant pensé cela, elle roula du bétel, chercha de l’arec, les plaça sur un plat de verre et mena M. Nu-Dëng jusqu’à la cellule du talapoin. Le talapoin lui demande : Femme, ma sœur, pourquoi venez-vous ? La dame répond : J’amène M. Nu-Dëng pour le confier au bienfaiteur afin qu’il étudie les livres ; je ne puis le garder à la maison, il va de côté et d’autre pour jouer ; bienfaiteur, faites-moi la faveur de ne pas le laisser courir ; seigneur, faites-le écrire ; s’il est négligent, que le bienfaiteur le frappe fortement du rotin ; bienfaiteur, ne craignez pas mon cœur, je demande seulement que vous ne lui brisiez pas les os et qu’il ne perde pas les yeux, cela me suffit. Le talapoin dit : Nu-Dëng, ta mère consent à ce que je te frappe, prends garde ; de ce moment ne fais plus le vagabond. — Oui, bienfaiteur. — Si tu vas courir, je te frapperai bien fort. La femme demande la permission de se retirer s’étant retournée, elle fait ses recommandations à son fils en lui disant : Monsieur Nu, ne