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et se marier. La science des plus habiles se réduit à entendre la langue des savants (cette langue est le bali), et à avoir l’intelligence de certains mystères impies ou fabuleux, qu’ils tiennent fort secrets. Quand les missionnaires ont voulu parler de la religion avec ceux qui passaient pour leurs plus grands docteurs, au lieu de répondre, il les ont renvoyés aux livres qu’ils révèrent comme des livres divins, et qui ne sont qu’un recueil de contes et de fables ridicules. La métempsycose est un des points fondamentaux de leur religion.

Les chrétiens, les mahométans et les païens exercent librement leur religion dans la capitate du royaume et sous les yeux de la cour. On n’en défend aucune, pourvu qu’elle n’attaque point les lois du gouvernement. La politique favorise cette tolérance. La liberté qu’on laisse à chacun de vivre comme il lui plaît attire un grand nombre d’étrangers. Ils y apportent des marchandises, ils font débiter celles du pays, ils y établissent leur commerce et y perfectionnent les arts. Ces établissements augmentent les revenus du roi et les richesses de l’État ; cette diversité de religion ne cause nul trouble, parce que chacun peut suivra, prendre ou quitter celle qu’il lui plaît. Personne