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déroba à l’État des sommes immenses. Les princes et les grands seigneurs font élever des pyramides sous lesquelles ils enterrent leurs trésors pour l’autre vie, et quoiqu’ils croient que le plus énorme sacrilége qu’on puisse commettre c’est de voler l’argent des morts, néanmoins, pour plus grande sûreté, on commet des talapoins à la garde de ces dépôts sacrés.

La métempsycose, dont ils sont si entêtés qu’ils la regardent comme le fondement de leur religion, a donné cours à une autre opinion qui n’est pas moins extravagante que celle dont je viens de parler. Ils croient qu’après que les âmes ont passé successivement par les corps d’un certain nombre d’hommes ou d’animaux, elles ne sont plus unies qu’à des corps aériens qu’elles transportent dans les lieux les plus éloignés avec une vitesse égale à celle de la pensée, et que, par cette agilité, elles acquièrent le pouvoir de conduire toute chose dans le monde ; mais, qu’après qu’elles ont rempli ce pénible ministère pendant quelques siècle, elles sont anéanties par l’excès de leurs mérites.

Quelque difficile que parut la conversion d’un peuple si attaché aux cérémonies pompeuses de sa superstition, monseigneur de Bérythe, comptant