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seigneur de Bérythe, étant sur le point de partir pour la Chine, fit toutes les dépêches et les lettres dont il devait être porteur, afin qu’il pût profiter de la première occasion de se mettre en mer. Il fallut l’attendre assez longtemps.

Monseigneur de Bérythe, ayant donné tous ses ordres, prit congé des Cochinchinois dans le mois de juillet 1663, et partit pour la Chine avec deux missionnaires dans un vaisseau qui faisait voile pour Canton. Mais après avoir essuyé une tempête qui mit ses jours en danger, et à laquelle il n’échappa que par un miracle, monseigneur de Bérythe fut obligé de retourner par terre à Siam ; il n’y arriva qu’environ deux mois après qu’il en était parti. Pour se mettre plus en sûreté, et plus à portée d’instruire les Cochinchinois, il alla se loger dans leur camp. Les esprits prévenus contre lui, qui s’étaient flattés qu’il ne paraîtrait plus à Siam, furent très-irrités de son retour, et pour ne pas lui donner le loisir de s’y établir, peu touchés des maux qu’il avait soufferts sur la mer, du danger qu’il avait couru, et de la nécessité qui l’avait contraint de revenir sur ses pas, ils prirent la résolution de se saisir de sa personne et de l’envoyer en Europe. Un aventurier, nouvellement arrivé de