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cœur, qu’il répéta plusieurs fois qu’il était charmé de la beauté et convaincu de la vérité de notre religion, et supplia monseigneur de Bérythe de ne point différer de le baptiser, puisqu’il croyait en Jésus-Christ, et qu’il était dans la disposition de faire tout ce qu’on lui ordonnerait pour se mettre en état de recevoir ce sacrement qui donne la vie éternelle. Cette vocation parut si forte et si divine, qu’à cause de sa maladie on se hâta de l’instruire ; il fut baptisé dans sa maison, et ne vécut que cinquante jours après son baptême. Dans ce court espace de temps, il reçut la Confirmation, l’Eucharistie et l’Extrême-Onction, avec de si grands sentiments de foi et de piété, qu’il n’y a pas lieu de douter que sa mort n’ait été aussi précieuse devant le Seigneur qu’elle fut édifiante pour les chrétiens. Son épouse, qui était dame d’honneur de la reine, touchée de son exemple, se convertit aussi et fut baptisée treize jours après la mort de son époux. Ce mandarin avait demandé à être enterré dans le cimetière du séminaire, mais sa veuve fut obligée de souffrir que ses funérailles fussent faites à la manière du pays, pour ne pas choquer ses parents et le premier ministre, qui voulut assister à son convoi.